Julian Assange, fondateur de Wikileaks, risque d'être remis aux États-Unis.
Depuis 2012, Assange est réfugié à Londres dans l'ambassade d'Équateur, pays qui lui a accordé le droit d'asile. Depuis une décennie, Assange fait l'objet de persécutions judiciaires et de harcèlement médiatique, sous des prétextes en grande partie inventés. Sur le fond, il est clair qu'il n'est pas pardonné à Wikileaks d'avoir divulgué des informations confidentielles d'importance majeure.
La révélation, mi-novembre, que les États-Unis ont formulé une plainte contre le journaliste, dont le contenu ne serait rendu public qu'au moment de son arrestation, fait craindre à Assange et à son équipe juridique une extradition aux États-Unis. Il pourrait y encourir le risque de peine de mort, ce qui justifie de lui accorder le droit d'asile. Le Royaume-Uni a confirmé que, s'il sort de l'ambassade, il sera arrêté pour non-respect des conditions de liberté conditionnelle, il y a six ans.
Le gouvernement équatorien, pour sa part, prive Julian Assange de toute communication depuis six mois, arguant que son opinion sur les questions de politique internationale viole sa situation de réfugié. Plus récemment, l'ambassade a imposé de nouvelles restrictions aux conditions de séjour à l'ambassade par le biais d'un "protocole", qui conditionne les visites et lui interdit de faire du journalisme et d'exprimer ses opinions, sous peine de perdre son statut de réfugié. Tout indique que le journaliste subit des pressions pour le forcer à se rendre.
Tout ceci se passe dans le contexte du rapprochement du gouvernement de Lenin Moreno avec les États-Unis. Selon diverses sources, l'octroi de prêts et la négociation d'un accord commercial entre les États-Unis et l'Équateur auraient comme condition la remise du journaliste Assange aux autorités britanniques.
Le harcèlement de Julian Assange est un cas éminent de persécution politique et de censure du journalisme d'investigation libre. Il est inacceptable que les gouvernements des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui proclament la défense de la liberté de la presse et de la transparence, maintiennent cette persécution.
L'Équateur, pour sa part, a eu le courage de lui accorder l'asile pendant ces années, dans des conditions difficiles. Nous exhortons le gouvernement à respecter et à garantir un droit d'asile inaliénable et à respecter les droits humains envers M. Assange, et à ne pas céder aux pressions en le livrant aux autorités britanniques.
Nous appelons les journalistes, les intellectuels, les organisations sociales, les organisations internationales et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser avec force pour défendre Julian Assange et s'opposer à toute tentative de livraison aux autorités britanniques ou américaines.
Pas de persécution politique de Julian Assange ! Le droit d'asile doit être maintenu sans aucune restriction. Protéger Assange, c'est protéger la liberté de la presse et la liberté d'expression.
Foro de Comunicación para la Integración de NuestrAmérica (FCINA)
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